La montée du stockage Multi-cloud ​​et des contrôleurs de données (Scality)

Erwan Menard
Président et directeur de l’exploitation chez Scality

Le nombre d’organisations ayant adopté une stratégie multi-cloud a considérablement augmenté dans les deux dernières années. Selon un rapport d’IDC, plus de 20 % des sociétés IT ont l’intention de mettre en œuvre une stratégie multi-cloud dans les 12 prochains mois, et plus de 50 % d’entre elles le font déjà. Mais d’où vient cette tendance ?

J’ai débuté ma carrière à la fin des années 90 en tant qu’ingénieur radio chargé de concevoir des réseaux de téléphonie mobile. Tout comme le cloud à l’heure actuelle, il s’agissait d’une révolution technologique qui a définitivement changé la façon dont nous interagissons dans notre société moderne. À l’époque, bien avant leur démocratisation, de nombreux acteurs sont entrés dans la course pour dominer les communications mobiles, et sélectionner un seul fournisseur était un scenario courant pour les entreprises, qui faisaient face à des factures aussi imprévisibles que complexes. Le marché a mûri, les tarifs se sont simplifiés par le jeu de la concurrence, et il est désormais possible, voire préférable, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La VoIP et l’IP-isation des services en général permet de passer d’un opérateur à l’autre, réduisant les coûts d’accès à Internet depuis n’importe quel équipement. Mais tout au long de ces vingt dernières années, les opérateurs télécom ont tenté de multiples stratégies visant à maintenir leurs clients captifs, avec à la clé des politiques tarifaires particulièrement complexes et changeantes. Certains sont parvenus à monter dans la chaine de valeur, et à créer une expérience plus complète que la simple fourniture d’accès Internet. Cependant, la plupart des opérateurs ont vu leur pertinence baisser et leurs tarifs avec, se trouvant l’impossibilité de conserver leurs clients durablement et se battant plus ou moins exclusivement sur le prix du forfait.

Pour en revenir au cloud, une vingtaine d’années plus tard, la technologie est différente, de même que le secteur. Mais le concept reste pertinent : il n’est pas souhaitable de mettre tous ses œufs dans le même panier. En tant qu’ancien professionnel des télécommunications, je crois fermement que le monde du cloud va se simplifier en termes d’offres et de tarifs, et c’est là que le multi-cloud entre en jeu.

Pour faire simple, le multi-cloud est la mise en œuvre simultanée de deux ou plusieurs fournisseurs de services de cloud. L’extension d’applications cloud entre différents fournisseurs est assez courante dans l’entreprise moderne. En fait, le multi-cloud, qui englobe à la fois des solutions de stockage cloud public et sur site mutuellement compatibles, offre trois avantages importants dont il est impossible de bénéficier si vous faites appel à un seul fournisseur de cloud.

Tout d’abord, le multi-cloud aide à atténuer le risque de perte de données ou d’indisponibilité des données. Deuxièmement, certains clouds sont mieux adaptés que d’autres pour des tâches spécifiques. Par exemple, certains sont plus efficaces pour traiter de nombreuses demandes simultanées pour des transferts de données relativement peu volumineux, tandis que d’autres sont capables de traiter un plus petit nombre de transferts de données en quantité beaucoup plus importantes. Troisièmement, les responsables IT doivent tenir compte de la souveraineté des données ainsi que du paysage réglementaire dans différentes juridictions, comme par exemple le RGPD. Une stratégie multi-cloud peut aider à surmonter ces obstacles, car elle permet de stocker différentes données dans différentes plateformes cloud. Le multi-cloud est donc plus sûr et plus efficace qu’une stratégie de cloud unique. 

Mais une stratégie multi-cloud n’ajoute-t-elle pas en complexité ?

Les éléments importants à prendre en compte lors de la planification d’une stratégie multi-cloud sont les suivants : la gestion des données, leur gouvernance et leur cycle de vie. Comment l’équipe IT peut-elle gérer les utilisateurs et leurs données sur diverses plateformes cloud ? L’introduction d’un Cloud Data Broker (CDB) est primordiale pour assurer un cryptage sécurisé, un contrôle de l’accès et des services de métadonnées riches sur ces nouveaux environnements multi-cloud, par exemple pour orienter certains types de données sur certaines plateformes, ou pour les migrer d’un cloud à l’autre. S’il est correctement mis en œuvre, ce CDB apportera une abstraction des plateformes de stockages cloud, en fournissant un contrôle total sur les métadonnées des organisations et sera entièrement intégré aux systèmes d’annuaire utilisateur des entreprises.

Le concept de Cloud Data Broker donne désormais naissance à de véritables produits, et permettra une plus grande indépendance vis-à-vis du matériel et des fournisseurs, flexibilité en termes de personnalisation, optimisation des performances, et diminutions durables du coût total du stockage cloud.

Les responsables IT doivent examiner les accords de niveau de service (SLA) lors de l’adoption d’une approche multi-cloud. Il est essentiel de comprendre les avantages et les limites de chaque plateforme cloud. Par exemple, une plateforme de cloud public peut avoir une haute disponibilité, mais garantit-elle un certain niveau de performance ? Probablement pas. En comprenant de manière approfondie les principaux avantages et inconvénients de chaque service cloud, l’équipe IT peut rapidement se faire une idée des services cloud nécessaires pour héberger les différents types de données que l’entreprise utilise.

D’un point de vue stockage de données, le principal avantage du cloud est qu’il simplifie la gestion et baisse les coûts. Une démarche multi-cloud couplée à un Cloud Data Broker sont les clés d’un avenir serein et efficace dans le cloud, tirant avantage de chaque offre cloud pour ses propres forces, tout en unifiant ces différentes ressources du point de vue pour gérer droits d’accès ou cycle de vie des données.

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