Cloud : prendre la bonne route

lemaitreHervé Lemaitre
Business Strategist
Red Hat

En matière de Cloud, la route prise est souvent celle du Cloud public, qui paraît faciliter le déploiement d’applications d’entreprise de manière évolutive. Bien que cette solution présente des avantages indéniables, par exemple le raccordement aux capacités réseau en quelques minutes, elle fait déjà figure de modèle incomplet.

Pour de nombreuses raisons, les entreprises ne peuvent se permettre d’opérer toutes leurs applications sur un Cloud public. Ne serait-ce que pour des motifs de conformité ou de gouvernance, l’exploitation sous Cloud public peut s’avérer impossible, sans parler de la confidentialité des données.

En outre, de nombreuses contraintes techniques viennent s’y opposer : les exigences élevées à l’égard du taux de transfert ou des temps de latence, par exemple, impossibles à satisfaire via une interconnexion, mais aussi la nécessité d’exploiter certaines applications sous environnement physique, quand elles ne peuvent fonctionner sur une machine virtuelle.

Une infrastructure informatique moderne et rentable ne saurait toutefois se priver des avantages d’une solution basée sur le Cloud. Cependant, un Cloud privé, qui serait réalisé uniquement à partir de l’extension d’une solution de virtualisation, propose certes une certaine flexibilité mais exige des capacités de stockage toujours plus onéreuses pour amortir la charge maximale. La flexibilité nécessaire à un cloud privé, libérant cette infrastructure des contraintes technologiques physiques antinomiques avec un modèle d’évolutivité horizontal, requiert généralement de bâtir une nouvelle infrastructure cloud ouverte, cohabitant avec l’infrastructure virtualisée.

Il est possible de résoudre ces problèmes avec une approche de Cloud hybride, qui combine cloud public et privé, cloud privé et datacenter virtualisé. Un Cloud hybride ouvert propose un ensemble d’API configurables pour administrer tous les types de ressources :

  • Les machines virtuelles d’un fournisseur de Cloud public ;
  • Les machines virtuelles d’une infrastructure de virtualisation en interne ;
  • Les machines virtuelles et l’infrastructure d’un cloud privé;
  • Un ordinateur physique, peu importe qu’il soit localisé en interne ou via une plateforme.

C’est ainsi que pour la mise en place d’une véritable infrastructure ouverte de cloud privé, la plateforme open source Openstack est aujourd’hui devenue la référence en la matière. Cet ensemble de modules permettent en effet de piloter, via des APIs ouvertes, l’ensemble des composants d’infrastructures du cloud privé (serveurs, VMs, hyperviseurs, réseau, stockage). Elle offre ainsi une liberté extrême quand au choix de ces composants d’infrastructure. Ces APIs favorisent aussi son intégration avec les composants applicatifs ou les composantes de contrôle du système d’information, ne remettant pas en cause les choix existants. Présent depuis 2011 dans la sphère Openstack, Red Hat est rapidement devenu le contributeur principal toutes versions confondues. Participer, organiser, et contribuer aux développements communautaires permet de garantir non seulement une expertise technologique dont clients et partenaires de Red Hat bénéficient, mais aussi d’être dans un rôle d’influenceur dans les directions prises par ce projet open source.

On retrouve donc mises en place 3 infrastructures, virtuelles traditionnelles, cloud privé et cloud public ; se pose donc évidemment la problématique de gérer l’hybridité entre ces environnements. Et c’est le rôle de solutions ouvertes de gestion de cloud (CMP – Cloud Management Platform) que d’opérer cette liaison multi-environnement. De la capacité à lier et analyser l’infrastructure existante, de fournir des interfaces de catalogue et consommation de service, de proposer des systèmes de contrôle et validation pour empêcher ou limiter le shadow IT à la gestion de la liaison avec le fournisseur de cloud public, cette couche et ses APIs ouvertes permettent de mettre œuvre un modèle d’hybridité multi-dimension.

Avec une solution de Cloud hybride, il est possible, de manière rapide et flexible, d’utiliser plus avant les investissements existants et de les étoffer.

C’est ainsi qu’un tel système IT hybride devient capable d’accueillir tous les profils applicatifs de la société, des applications mission-critiques aux applications conçues pour le cloud. Ce qui amène naturellement à envisager un dernier axe d’hybridité lié à la couche applicatives, par l’intermédiaire d’une plateforme de type PaaS (Platform as a Service, rôle joué par la solution OpenShift chez Red Hat). Ce type de plateforme permet de mettre en œuvre pour les développeurs et les opérateurs tous les outils de provisioning rapides leur permettant de mettre en place leurs infrastructures applicatives de développement, intégration, construction et déploiement applicatives. Les rapides innovations dans ce domaine introduisent aujourd’hui un nouveau paradigme d’architecture applicative, à base de micro-services délivrés, sous un formalisme unique (Docker) dans des unités cloisonnées, les containers. Ces architectures cohabitent tout à fait dans les plateformes PaaS les plus récentes, notamment OpenShift Entreprise.

En finir avec les silos

Les entreprises recensent fréquemment des « silos » uniques, dans lesquels opèrent les applications. Par le biais de règles internes et externes, tous sont séparés les uns des autres, un cloisonnement qui s’effectue en général par le biais de systèmes de pare-feu.

Ainsi, un silo peut demeurer extérieur à une plateforme de virtualisation avec « Self-service ». Un autre silo peut se composer d’un système de banque de données disponible via un fournisseur de Cloud public. Et chaque silo obéit à des directives propres.

Avec le temps, d’autres silos se créent rapidement, augmentant ainsi la complexité. Avec des API incompatibles, un changement d’administration s’opère, qu’il n’est possible de maîtriser qu’avec des coûts supplémentaires.

Avec l’utilisation d’un Cloud hybride intégrant une infrastructure OpenStack et un environnement de gestion multi-environnement, ces silos s’annulent et fonctionnent comme des services indépendants dans une infrastructure homogène. Avec un ensemble d’APIs unifiées, on peut administrer l’ensemble de l’infrastructure sans avoir à redévelopper intégralement les applications existantes. Celles-ci s’intègrent en continu à l’infrastructure du Cloud hybride. La devise pertinente pour le Directeur IT doit ainsi s’articuler autour du principe : fini les silos, vive les services !!!

Avec OpenStack au cœur de leur SI hybride, les responsables informatiques sont assurés d’emprunter la bonne route. Ils bénéficient de tous les avantages de la virtualisation – autonomie vis-à-vis des matériels, performance de serveur optimale, niveaux de service et continuité d’activité garantie –, sans toutefois être dépendants d’une plateforme de virtualisation donnée.

Et pour garantir un fonctionnement sécurisé avec un Cloud public, utilisable en parallèle d’un Cloud privé dans un modèle hybride, Red Hat a mis en place le programme Certified Cloud Service Provider, à destination des grands opérateurs de clouds publics, et garantissant la bonne intégration de leurs environnements dans nos solutions.

Le modèle de cloud hybride, ouvert, s’impose aujourd’hui comme la route à prendre pour réussir la transition d’un système d’information vers une infrastructure à même de soutenir la digitalisation du métier de l’entreprise. Et sans surprise, le modèle de l’open source, véritable accélérateur d’innovation, est au cœur de cette transformation. C’est aussi le métier de Red Hat depuis 20 ans.

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