Cinq nouveaux dispositifs pour soutenir le développement du Cloud en France

Bruno Le Maire et Jean-Noël Barrot ont présenté les premiers résultats de la stratégie cloud mise en place en mai 2021. Ils ont également annoncé cinq nouvelles mesures pour soutenir cet écosystème.

560 Milliards d’euros. C’est le chiffre d’affaires estimé que devrait générer le secteur du cloud computing (informatique en nuage) d’ici 2030, au niveau européen. Mais le cloud c’est aussi un pilier majeur de la souveraineté politique et numérique et de l’autonomie stratégique de la France.

Afin de relever les défis en matière de souveraineté économique et technologique et de protection de données, le Gouvernement a lancé, le 17 mai 2021, une stratégie nationale pour le cloud. Celle-ci se décline autour de trois piliers :

  • le visa SecNumCloud qui garantit un niveau de protection élevé pour les données particulièrement sensibles,
  • la doctrine « cloud au Centre » comme levier prioritaire de la transformation numérique des administrations,
  • la stratégie d’accélération cloud, dans le cadre de France 2030, dont l’objectif est de soutenir et développer les projets technologiques français.

Un premier bilan positif

Le renforcement du visa SecNumCloud est d’ores et déjà un succès parmi les fournisseurs avec sept offres qualifiées, portées par Cloud Temple, OVHCloud, Oodrive, Outscale et Worldline. En conséquence, les administrations ont doublé leur volume de marchés passés avec des offres SecNumCloud.

De plus, dans le cadre de la stratégie d’accélération cloud prévue dans France 2030, une vingtaine de projets innovants et à forte valeur ajoutée sont déjà financés pour 380 millions d’euros.

Cinq nouvelles mesures

Pour poursuivre le développement de la stratégie engagée par le Gouvernement, cinq nouvelles mesures ont été présentées ce 12 septembre.

Un accompagnement vers l’obtention du visa SecNumCloud pour les PME

L’obtention du visa SecNumCloud constitue, pour certains acteurs du cloud, un processus long, complexe et coûteux, et donc un frein que le Gouvernement entend lever.

Dans cette optique, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) va mettre en œuvre un dispositif d’accompagnement à la qualification, de 2,5 millions d’euros, qui s’adressera aux jeunes pousses (start-up) et aux PME qui proposent des services en PaaS / SaaS (platform as a service / software as a service) pouvant contribuer à la modernisation et à la résilience des entreprises et des administrations.

Mieux accompagner la transformation numérique des administrations

Afin de renforcer la protection des acteurs économiques, le Gouvernement va procéder à une clarification de la notion des données particulièrement sensibles. Les acheteurs publics et privés seront ainsi mieux orientés vers l’utilisation ou non d’offres certifiées SecNumCloud.

De plus, pour accompagner les administrations dans leur migration vers le cloud et accélérer cette transformation impérative, une mission d’appui sera lancée et pilotée par la Direction interministérielle du numérique.

Un cadre règlementaire ambitieux à l’échelle de l’Union européenne

Le Gouvernement souhaite la mise en place d’un schéma européen harmonisé de certification de cyber sécurité pour les services de cloud.

Par ailleurs, le projet de règlement sur les données « Data Act », porté par le Commissaire européen Thierry Breton, doit notamment aboutir à la mise en œuvre de dispositions qui permettront de rééquilibrer le marché du cloud aujourd’hui largement dominé par un trio d’acteurs non-européens.

La nécessité pour la Commission européenne de valider dès que possible le Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) cloud

Près de 60 projets impliquant 180 entreprises européennes (dont notamment Amadeus, Atos, Orange et OVHCloud en France) issues de douze États membres ont uni leurs forces pour inventer la prochaine génération de services de cloud et d’Edge Computing (informatique en périphérie de réseau). Ils travaillent depuis près de deux ans à l’élaboration de ce grand projet européen dont l’enveloppe totale d’investissement est estimée à 5 milliards d’euros autour d’un co-financement public/privé.

Le PIIEC cloud représente une politique ambitieuse de soutien industriel à l’innovation dans le cloud et contribue à l’atteinte de la souveraineté technologique et à la réalisation de la transition numérique et écologique de l’Europe.

Améliorer le dialogue entre l’État et l’écosystème grâce à un Comité stratégique de filière « numérique de confiance »

Afin de répondre à la demande des acteurs du numérique de confiance, un nouveau Comité stratégique de filière (CSF) « numérique de confiance » doit être créé. Cette enceinte commune d’échanges avec l’État encouragera la coopération et participera à l’émergence d’une offre française compétitive dans les prochaines années.

Michel Paulin, directeur général d’OVHCloud, est chargé de présenter aux ministres, sous six mois, une proposition sur la composition, la gouvernance et les objectifs de ce nouveau CSF, en veillant à la bonne articulation avec les CSF existants (Industries de sécurité et Industrie du futur notamment).

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